Édito de François Asensi
La France a traversé une période politique instable et anxiogène,qui a encore une fois menacé nos principes républicains contenus dans notre devise Liberté, Égalité, Fraternité. La dissolution de l’Assemblée nationale a laissé entrevoir la possibilité qu’accède au pouvoir un parti d’extrême droite, hostile à la libre expression du monde de la culture, à la nécessaire et fondamentale diversité des artistes, et à ce qui fait l’exception culturelle française.
Le choix de faire du Théâtre Louis Aragon « plus qu’un théâtre » reste donc crucial, aujourd’hui et toujours plus demain. Il permet à chacune et chacun d’accéder au spectacle vivant dans toute sa diversité, mais surtout il permet aux artistes de rencontrer les publics – tous les publics – à Tremblay et au-delà.
C’est la différence entre le modèle culturel de notre Théâtre et celui qui domine de plus en plus en France et dans le monde. Permettre à la culture d’être indépendante du jeu économique, des industries culturelles, des injonctions de consommation, c’est donner à chacune et chacun la possibilité de s’en saisir, dans sa puissance créative, inventive, surprenante, poétique.
C’est ce que je souhaite pour le Théâtre Louis Aragon, et c’est ce travail remarquable qui est mené chaque saison.
Nous avons la possibilité d’accéder au meilleur de la création chorégraphique, théâtrale, circassienne, musicale... Et grâce à son projet « Territoire(s) de la danse », ce sont plus de 40 projets qui sont menés chaque saison sur le territoire, avec le milieu scolaire, les centres sociaux, les centres de soins, les conservatoires, les clubs sportifs... D’autres moyens d’accéder à la culture, de la vivre comme un service public, loin du consumérisme et du prêt à penser ambiant.
Aujourd’hui, retrouvons-nous devant les spectacles, auprès des artistes. Car « un peuple qui abandonne son imaginaire culturel à l'affairisme se condamne à des libertés précaires », comme le disait la Déclaration des droits de la culture présentée en 1987 par le regretté Jack Ralite.
Il y a peu d’endroit comme le théâtre pour partager du commun, se retrouver, faire vivre des imaginaires, composer avec les différences et permettre à la création de nous relier.
Chérissons ces idées, cette saison, et retrouvons-nous au TLA.
François Asensi
Maire de Tremblay-en-France Conseiller métropolitain
Député honoraire
Chevalier de la Légion d’honneur